La place des animaux sauvages contestée dans les cirques

Publié le par lili et hugo

La place des animaux sauvages contestée dans les cirques
Des lions, tigres, éléphants et jaguars saisis à la demande d'associations dans les cirques : la guerre est déclarée entre les gens du voyage, qui se disent menacés dans leur activité, et les défenseurs des animaux.



Des lions, tigres, éléphants et jaguars saisis à la demande d'associations dans les cirques : la guerre est déclarée entre les gens du voyage, qui se disent menacés dans leur activité, et les défenseurs des animaux.

Aujourd'hui, la France compte 80 cirques traditionnels avec animaux et 200 cirques d'avant-garde subventionnés, généralement sans animaux. Ils attirent chaque année quelque 15 millions de spectateurs.

Gilbert Edelstein, président du syndicat national du cirque, s'insurge "de la traque menée contre eux par les associations de défense des animaux", une situation qu'il n'hésite pas à qualifier "d'affaire Outreau du cirque traditionnel".

"Dans la famille, nous avons un agrément du ministère de l'environnement pour chaque espèce", revendique le responsable du cirque Pinder, le plus grand établissement français avec sa centaine d'animaux.

Selon lui, sur dix coups de fils de clients, neuf demandent s'il y a des numéros avec les animaux.

Pour Raoul Gibault, directeur du cirque Médrano, "les anti-animaux sont une minorité agissante dont il faut toutefois se méfier, car ils représentent un puissant lobbying". "Ils passent leur temps à trouver une faille dans le système pour nous dénigrer", dit-il.

"Notre profession est hyper contrôlée. J'ai déjà eu la visite de l'inspection vétérinaire cinq fois dans le mois", s'insurge-il.

"Les animaux vivent du matin au soir avec leurs éducateurs et, que l'animal soit sauvage ou domestique, s'il n'est pas bien dans sa tête, il est potentiellement dangereux", poursuit-il.

Le cirque Médrano possède une soixantaine d'animaux, dont quatre éléphants depuis 40 ans, 15 tigres, des chevaux et des chameaux.

De son côté, la fondation Bardot est farouchement opposée à la détention d'animaux dans les cirques.

"Les animaux sauvages, comme les tigres, n'ont rien à faire 90% de leur temps dans des cages. Ce sont des conditions de détentions inacceptables au XXIe siècle", commente Constance Cluset, de la fondation.

"Forcer un tigre à traverser un cercle de feu est contre nature, car en liberté il fuit", dit-elle, ajoutant : "Lorsqu'on aime les animaux sauvages, on doit respecter leur comportement".

Selon elle, les associations de défense des animaux ne veulent pas assassiner les gens du cirque même si leurs méthodes sont parfois discutables. Mais, elles souhaitent, à terme, notamment avec l'aide des pouvoirs publics, que les populations animales ne soient plus renouvelées.

"Le ministère de l'agriculture pourrait par exemple subventionner les cirques qui souhaitent se reconvertir et créer des structures d'accueil pour les animaux", suggère-t-elle.

Egalement opposé à la présence des animaux dans les cirques, Bruno Lassalle, vétérinaire, affirme "qu'un animal de cirque ne peut pas exprimer la gamme de ses comportements normaux en captivité".

"Tous les félins, à l'exception des lions, sont des animaux solitaires et, dans les cirques, on en fait des animaux grégaires", dit-il.

"Ces animaux développent des troubles du comportement, tel l'éléphant qui balance sa trompe ou sa tête inlassablement (...) Ils souffrent de psychoses et s'attachent à leur tortionnaire. C'est le syndrome de Stockholm", analyse le vétérinaire.

De nombreux cirques, dont le très réputé cirque canadien du Soleil, proposent des alternatives sans animaux, mettant en valeur les numéros sportifs et artistiques.
 
source: http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2010-03-10/la-place-des-animaux-sauvages-contestee-dans-les-cirques/920/0/432080 

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